L’évaluation des apprentissages est un enjeu important et les enseignant·e·s sont invités à mettre en place des pratiques évaluatives cohérentes aux objectifs d’apprentissage. L’examen collaboratif s’inscrit dans une transformation évaluative et l’objectif de bilan de recherche vise à mieux comprendre le vécu par les étudiant·e·s. Cette recherche exploratoire a permis d’analyser chez les étudiant·e·s les interactions verbales et la composante affective (états émotionnels) et les résultats obtenus nous indiquent que l’examen collaboratif a été vécu positivement par l’ensemble des participant·e·s.

Que font nos étudiant·e·s de nos remarques sur leurs évaluations ? En tant qu’enseignant·e·s nous pouvons parfois avoir l’impression de faire des commentaires dans le vide, de retrouver régulièrement les mêmes erreurs épreuve après épreuve. Pourtant le contrôle continu, pratique pédagogique omniprésente depuis quelques années dans le système universitaire français, devrait constituer un levier pour la réussite étudiante et favoriser l’apprentissage et la progression sur un temps long. Mais pour que cette modalité soit effectivement une transformation pédagogique, la vision de l’apprenant et de l’enseignant vis-à-vis de l’évaluation doit largement dépasser le cadre de la note. Cet article analyse une rétroaction sous forme d’enregistrement audio, combinée à l’utilisation d’une grille critériée, dans le cadre du contrôle continu dans un enseignement de mathématiques. Sur la base d’un questionnaire auto-rapporté nous trouvons des effets positifs significatifs de cette modalité sur la précision de la rétroaction, l’utilité que l’apprenant déclare y trouver et son ressenti émotionnel vis-à-vis de celle-ci.

Notre communication s’intéresse aux transformations pédagogiques de l’enseignement supérieur du point de vue des modalités d’évaluation qui ont pour vocation à être questionnées, repensées et accompagnées dans un contexte de massification et de démocratisation de l’université. Notre approche de l’évaluation par le prisme de la théorie anthropologique du didactique (TAD) tient compte et fait émerger différents éléments du système sociétal, institutionnel/universitaire, pédagogique et disciplinaire (ainsi que leurs relations et interdépendances) pouvant contribuer – favorablement ou non – au passage au contrôle continu intégral (CCI) à l’échelle d’une faculté de sciences humaines et sociales (SHS) en France. La mise en évidence de ces éléments permet tout à la fois d’interroger les pratiques pédagogiques actuelles et d’envisager des possibles pour initier et développer des transformations de l’enseignement supérieur du point de vue de l’évaluation.