Dans le module de PPP (Projet Personnel et Professionnel), notre objectif est d’accompagner les étudiants à faire des choix de vie complexes, notamment leur projet professionnel, en prenant comme fondation leur identité, leurs valeurs, leurs ressources internes, etc. Afin que les étudiants puissent construire ces fondations, un dispositif pédagogique destiné à enrichir la connaissance de soi et des autres a été mis en place : un processus de conscientisation réflexive basé sur les forces de caractère de l’étudiant. Il s’agit d’un dispositif dans lequel les étudiants sont amenés à prendre du recul sur les ressources qu’ils mettent en œuvre dans des situations vécues (apprentissage par l’expérience) grâce à l’aide de leurs pairs. Pour analyser l’impact de ce nouveau dispositif, les données ont été récoltées à partir d’un journal de bord, de questionnaires et d’entretiens. L’étude de ces données a montré que ce dispositif pédagogique permettait aux étudiants, non seulement, de se questionner sur eux-mêmes pour se découvrir et réussir à se projeter, mais aussi, de connaitre et comprendre l’autre pour entrer en relation tout en restant soi-même. Cette étude met l’accent sur l’importance de l’apprentissage par les pairs.

Le mouvement international de l’Education nouvelle a maintenant plus de 100 ans et il a rassemblé de nombreux courants pédagogiques dont les buts essentiels étaient de créer un monde nouveau, démocratique et sans guerres. Nous présentons l’Education nouvelle et montrons que beaucoup parmi ses idées ont été intégrées ensuite dans la pédagogie de l’école à l’université. Mais il reste potentiellement beaucoup d’idées de ce mouvement sur lesquelles la pédagogie universitaire pourrait s’appuyer. Ces idées ont en particulier inspiré l’évolution des choix pédagogiques effectués dans un institut universitaire franco-allemand qui est le plus ancien et plus important entre ces deux pays et le résultat est très encourageant : nous en faisons une présentation.

Pour s’adapter à la génération Z, préparer nos diplômés aux défis actuels et améliorer leur employabilité, nous avons construit une licence (3 ans d’études supérieures) de Sciences de la Vie à l’université de Montpellier, Faculté des sciences, en apprentissage par problèmes (APP). Les savoir-être, nécessaires à l’adaptabilité des diplômés et connus pour être développés par l’APP, ont été mesurés par observation directe, quantification de l’intensité et de la régularité d’usage des outils numériques, évaluation par les pairs, autoévaluation, entretiens professionnels, et évaluation par des professeurs et des extérieurs. Plus d’un tiers de nos étudiants choisissent l’APP pour éviter les enseignements magistraux, et une faible minorité (moins de 5%) retournent vers les enseignements classiques. Nous n’avons pas comparé nos étudiants et ceux d’un parcours témoin : non seulement ces environnements sont différents, mais les populations qui les fréquentent le sont aussi. Dans une perspective longitudinale, notre formation améliore toutes les composantes mesurées des savoir-être (collaboration, autonomie, prise de parole, esprit critique, organisation du travail, créativité). Les pratiques les plus bénéfiques sont les travaux de groupe en APP. Notre hypothèse explicative est que l’évolution des étudiants est catalysée par un cadre à la fois stimulant et sécurisant. Leurs verbatims montrent que les composantes problématiques pour la génération Z sont particulièrement améliorées, avec un bénéfice marqué sur les relations interpersonnelles (confiance en soi, écoute, expression orale, débat). Nous discutons la transférabilité du dispositif, concluant que le coût d’investissement nécessaire sur des cohortes nombreuses en est probablement le facteur limitant.