Conference Agenda

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Session Overview
Session
LPP in la francophonie (in French)
Time:
Saturday, 29/June/2024:
1:40pm - 4:10pm

Location: Richcraft Hall 3202

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Presentations

Politique éducative en Haïti: un débat linguistique à multiple facette

Ernst Djeride Jean-Baptiste

University of Ottawa, Canada

Dans cette présentation j’analyserai un débat actuel sur la politique linguistique dans le système éducatif haïtien et proposerons des pistes pour surmonter le conflit.

Bien que tous les Haïtiens parlent le Créole Haïtien (Kreyòl) et que la plupart des Haïtiens ne parlent que le Kreyòl, la langue d'enseignement dominante dans les écoles haïtiennes est le français, une langue coloniale qui n'est parlée couramment que par une petite minorité. Cependant, les efforts visant à démocratiser le système éducatif en utilisant le Kreyòl comme langue officielle d'enseignement se heurtent à la résistance de multiples secteurs aux intérêts divers.

La présentation soutient que les discours contradictoires sur une nouvelle politique linguistique introduite par le ministère de l'éducation en 2023 font partie d'une conversation beaucoup plus longue, et que la compréhension de ce contexte peut fournir des indications pour surmonter la résistance à la politique.

Tout d'abord, je parlerai du débat actuel, dans lequel le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) utilise un discours de bilinguisme équilibré pour souligner que son introduction d’un programme d'études à forte teneur en Kreyòl ne se fera pas au détriment du français, mais fait face à une série de critiques des deux côtés du fossé entre le Kreyòl et le français. Ensuite, elle retrace l'histoire discursive de ce conflit, à la lumière de l'économie politique haïtienne. Enfin, elle identifie certains éléments de cette histoire qui peuvent aider à recadrer certains aspects du débat contemporain.

En fin de compte, la présentation soutient que les défenseurs de l'enseignement en Kreyòl feraient bien de passer d'une stratégie rhétorique ancrée dans une herméneutique de la suspicion à l'égard des puissants francophiles à une stratégie qui s'attaque plus complètement aux angoisses sous-jacentes des locuteurs du Kreyòl qui craignent d'être encore plus marginalisés par un enseignement basé sur le Kreyòl.



Langues nationales du Cameroun : essai de reconsidération des statuts en vigueur

Rosine Bissu

University of Yaoundé l, Cameroon

La dichotomie langue officielle – langue nationale est une réalité au Cameroun. Elle est d’ailleurs entérinée par la loi fondamentale de l’État, la Constitution, qui reconnaît à chaque catégorie toute son importance, ainsi que son « domaine de définition ». Cette dichotomie est consécutive à la réalité sociolinguistique du Cameroun, territoire où se meuvent près de trois cents langues locales, de nombreuses langues étrangères et différents parlers hybrides. En effet, ayant vu défiler tour à tour sur son territoire les Arabes, les Portugais, les Allemands, les Français, les Anglais, et puis tous les autres, la terre camerounaise est aujourd’hui un conglomérat linguistique exceptionnel. Dans cette configuration, deux langues sortent du lot et s’érigent en « maîtresses » : le français et l’anglais, qui se sont vu conférer le statut privilégié de langues officielles du pays. Cependant, une fois consommés le choc et la concurrence linguistiques qui découlent fatalement de cette cohabitation étriquée, et dorénavant face à une dynamique de variation - appropriation tous azimut et particulièrement productive de ces deux media de communication véhiculaires, il s’impose actuellement de réexaminer la question des statuts en vigueur. S’appuyant dès lors sur des travaux tels ceux de Zang Zang relatifs à l’aménagement linguistique au Cameroun, la présente réflexion s’y attèle en ayant recours à la théorie des régulations ; toute chose qui nous révèle bien un processus de mutation statutaire en cours.

- CALVET, Jean-Louis. 1999.

- ECHU, George. 1999 et 2004.

- TABI-MANGA, Jean. 1999.

- WAMBA, Sylvie Rodolphine et NOUMSSI, Marie Gérard. 2004.

- ZANG ZANG, Paul. 2018, 2017, 2016, 2015, 2013.



Dans l'impasse des droits linguistiques des écoliers haïtiens

Gaetjens Anier

Gaetjens Anier, Canada

Dans une dynamique critique, je souhaite aborder l'aspect juridique des enjeux linguistiques dans le milieu scolaire en Haïti. Au cours de cette présentation, je me propose d'introduire le cadre juridique régissant les politiques linguistiques en Haïti depuis environ 50 ans. Afin de déceler ses limites dans les pratiques linguistiques et de présenter la relation d'incidence sur les tentatives d'implémentation de stratégies linguistiques en milieu éducatif.

Ensuite, je centrerai le débat autour de la loi du 18 septembre 1979, connue sous l'appellation de la Réforme Bernard, autorisant l'usage du créole dans les écoles comme langue d'enseignement et objet d'enseignement. Puis de l'article 5 de la Constitution de 1987, officialisant le Créole et faisant d'Haïti un pays officiellement bilingue. Ce dernier fait est un élément majeur pour aborder la problématique de légitimité linguistique en milieu scolaire en Haïti.

Plus loin, je tenterai de souligner la pertinence de l'évaluation linguistique en contexte de faible taux de scolarisation et de rétention scolaire. Enfin, un cadre comparatif, faire ressortir les relations de pouvoir entre le créole et le français à la lumière de la notion de « majorité et minorité » par rapport au changement de statut du créole haïtien.

Dans cet ordre d'idées, je développerai mon argumentation sur les contradictions que renferment ces textes de lois et de les interpréter de manière implicite et explicite. En second lieu, analyser les différentes étapes de la mise en œuvre des politiques linguistiques et enfin, je mettrai en évidence les arrangements politico-administratifs de la mise en œuvre des politiques linguistiques en milieu scolaire en Haïti afin de résumer les déboires auxquels sont exposées de la langue créole à s'imposer comme langue à part entière dans le milieu scolaire et dans les institutions publiques.



Multilinguisme et politique linguistique en Gambie : enjeux, défis pour une gouvernance efficace.

Ndeye Maty Paye

THE UNIVERSITY OF THE GAMBIA, Sénégal

La Constitution gambienne de 1997 ne pose pas vraiment une politique linguistique de la
Gambie. Elle a opté pour la neutralité afin de préserver la paix linguistique et favoriser le
principe de personnalité. Ce dernier garantit ainsi au citoyen son droit linguistique (cf. PAYE
N.M. 2015). Malgré la non intervention de l’Etat dans les langues, la lecture de la
Constitution gambienne de par l’article 105, évoque l’usage des langues à l’Assemblée et
dans certaines sphères administratives et juridiques ex :(police, tribunal). L’effort louable,
en ce sens, est-il suffisant pour affirmer que la Gambie a une politique linguistique claire et
concise ? Et d’ailleurs, faut-il une politique linguistique en Gambie ? Pourquoi ? En 2020,
lors de la révision de la Constitution (Draft Constitution 2020), la question linguistique
semble occultée, dans les débats parlementaires. Les langues sont-elles importantes pour le
développement de la Gambie ? Pourquoi les inscrire dans la Constitution ? Si beaucoup de
réformes sont en cours dans le système éducatif du pays, notamment l’introduction des
langues locales et du français dans l’enseignement (à l’école comme à l’université), ces
décisions ne trouvent aucune résonnance juridique dans la constitution actuelle. Notre
contribution insiste sur l’utilité d’inscrire de l’aménagement linguistique en Gambie. Pour
ce faire, une lecture critique de la constitution de 1997, du Draft Constitution de 2020,
l’interview de certains députés de l’Assemblée Nationale gambienne ainsi que des
propositions nous aideront à répondre pour une bonne gouvernance linguistique.



La fracture numérique linguistique : une étude de la portée et du cadrage des écrits scientifiques

Virginie Hébert1, Maria Bodron2, Eya Benhassine2

1Institut national de la recherche scientifique (INRS), Canada; 2Université de Montréal, Canada

La planification et la gouvernance des politiques linguistiques impliquent désormais de tenir compte des défis posés par l’environnement numérique, un espace déterritorialisé, marqué par une forte asymétrie des langues. La « fracture numérique linguistique » (digital language divide) réfère à ces inégalités qui découlent des différences dans la présence et l’usage des langues en ligne (Dymet, 2018, p. 247). Si l’internet est de plus en plus multilingue, il demeure largement inégalitaire sur le plan linguistique : environ 90% des 7000 langues du monde ne bénéficieraient que d’une faible présence numérique et, bien que sa part tende à diminuer, l’anglais y serait toujours perçu comme la langue dominante et naturelle (Pimienta et al., 2022). Cette fracture linguistique aurait de multiples conséquences : elle conditionnerait l’expérience et les résultats de recherche et freinerait l’accès à certains contenus informationnels ; elle affecterait la vitalité des langues minoritaires et autochtones, menaçant la diversité linguistique mondiale (Kornai, 2013) ; enfin, elle accentuerait la fracture globale Nord-Sud, contribuant à une sous-représentation de certaines communautés géolinguistiques dans les contenus numériques (Graham et al., 2014). Or, malgré ces multiples problématiques, cette question a rarement été étudiée au-delà de ses aspects linguistiques et techniques, ce qui conduit Spence et Brendao (2022) à suggérer d’en multiplier les cadrages pour l’appréhender globalement. Cette communication nous servira à présenter les résultats préliminaires d’une étude de la portée (scoping review) et d’une analyse de cadrage des écrits scientifiques sur la « fracture numérique linguistique », pour la période allant de 2010 à 2023. Après avoir brossé un portrait général des écrits recensés, nous présenterons chacun des cadres discursifs mobilisés pour définir, interpréter et proposer des solutions relatives à l’enjeu. Enfin, nous proposerons quelques pistes de réflexion quant aux manières de considérer la fracture numérique linguistique dans l’élaboration des politiques linguistiques.



 
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